Exposition : Un dernier baiser pour la route...

Nicolas Narbonne

En présentant des animaux morts, frappés ou écrasés par des voitures ou dont le milieu de vie est perturbé par l’activité humaine, l’artiste nous confronte au triste rapport que nous entretenons avec la nature.

Du 4 au 24 octobre 2017, la Maison du développement durable présente l’exposition Un dernier baiser pour la route… de l’artiste montréalais Nicolas Nabonne. L’exposition présente une série de peintures qui abordent nos rapports les plus intimes avec l’environnement. En présentant des animaux morts, frappés ou écrasés par des voitures ou dont le milieu de vie est perturbé par l’activité humaine, l’artiste nous confronte au triste rapport que nous entretenons avec la nature.

Le travail de Nicolas Nabonne s’inscrit dans une mouvance artistique de plus en plus présente, celle où l’idée même de « nature » est examinée. Impossible dans le contexte québécois de ne pas penser aux animaux taxidermisés d’Abbas Akhavan. Ils sont présentés comme si morts sur le bord d’une route. Cette réflexion sur la précarité de la vie présentée cet été au Musée d’art contemporain de Montréal (MACM) rejoint celle de l’exposition de la Maison du développement durable cet automne.

Pour la plupart d’entre nous, le rapport à l’environnement est bien triste chose. Souvent, il équivaut à ce que l’on regarde, assis confortablement dans son bolide. Parfois, quand l’air conditionné est réglé au maximum, on a même la chance de sentir la mouffette. Que ça sent bon la campagne ! Or ces effluves proviennent probablement des émanations d’une pauvre bête explosée sur le bitume. La petite exhale ses derniers relents de vie sauvage.

Fragmentations…

Nicolas Nabonne s’interroge sur la fragmentation des habitats (principale cause d’extinction des espèces sur la planète). Les animaux que l’on peut voir sur ses toiles sont aidés par les artifices de l’utopie. Ils traversent les routes ou se dirigent vers l’Autre Monde grâce à des trampolines, des cerfs-volants ou des élastiques de benji.

Le morcellement des écosystèmes est très présent dans l’imaginaire de l’artiste pour qui le projet est inspiré de séjours passés à la campagne où il constate la forte présence d'animaux morts sur les routes. Les obstacles identifiés par Nabonne sont nombreux et comprennent bien plus que routes, grillages et pesticides. Toutefois, l’obstacle qui sera toujours le plus difficile à franchir reste celui du désintérêt engendré par notre déficit nature. Cette thématique sous-jacente au travail de l’artiste est possiblement la plus importante collision entre l’homme et la nature. Quoi de plus parlant pour l’illustrer cette anémie que le choc entre l'automobile et la bête sauvage ?

… Et collisions

Simon Parent, dirigeant de Ruisseau Jackson aire naturelle protégée (RJANP), un organisme de conservation, réagit aux œuvres en suggérant que « quelque part, dans notre inconscient de voyageurs filant à toute allure, protégés du monde extérieur par la vitesse, le pétrole et la tôle, nous savons qu’il est grand temps de trouver des solutions. Le grand carambolage est proche et Nabonne le révèle de manière fascinante. »

L’artiste ne saurait si bien dire en révélant que l'altération de la nature est aussi dommageable pour la planète que pour l’homme lui-même. Pour Nicolas Nabonne, « c'est l'altération de la notion même d'humanité qui est en jeu ». Oui, nous avons peut-être raison d’être éco-anxieux. Pour surmonter les défis hérissés de la durabilité, il faut bien plus que quelques ballons gonflés à l’hélium.

À propos de l’artiste

Détenteur d’un Baccalauréat en Arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, Nicolas Nabonne est notamment récipiendaire du Grand Prix du festival de Montréal en Arts (2017) et du Prix de la meilleure œuvre au Festival international de Montréal en Arts (2016).  Il expose depuis 2010. Un dernier baiser pour la route… est sa première exposition solo.

La question éthique anime l’artiste qui produit des œuvres qui font souvent référence à des faits aux conséquences généralement anecdotiques à l'échelle collective, mais qui, selon l’artiste, « à travers l'expérience individuelle, révèlent la profonde toxicité de l'action humaine sur l’environnement, quand ce n'est pas directement sur lui-même ». 

Vernissage 

Le vernissage de l'expo se tiendra le 4 octobre 2017 à 17 h précédant la conférence Et si la beauté rendait heureux . Contributions suggérées : 5 $.

S'inscrire

Des reproductions des toiles exposées seront offertes sous forme de cartes postales. Disponibles lors du vernissage, elles permettront aux visiteurs de faire voyager l’animal post mortem. 

Merci!

La Maison du développement durable tient à remercier Hydro-Québec, partenaire principal de sa programmation. Elle remercie également Novae, le Journal Métro et Planetair, grâce auquel seront compensées les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des participants de la programmation 2017.

Fier partenaire de la Ville de Montréal et de Montréal durable 2016-2020.

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