De nombreuses attentes pour la Politique de stationnement de Montréal

Le stationnement est, par nature, une porte d’accès à nos villes, et donc une clé de la mobilité urbaine durable. Les villes ont surtout jusqu’à présent géré le stationnement en cherchant à en offrir le plus possible et le moins cher possible. Cette approche est en partie responsable des problèmes de congestion, mais aussi d’effets d’îlots de chaleur urbains et de manque d’espace en ville.

Mieux connaître l’offre de stationnement sur l’île est crucial. L’agglomération de Montréal s’en préoccupe puisqu’elle dévoilera sous peu un portrait diagnostic sur le stationnement. Souhaitons qu’il soit le plus complet possible afin qu’il permette une meilleure gestion de la mobilité et d’utilisation de l’espace public pour la prochaine décennie.

Par ailleurs, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) considère que la Politique de stationnement qui sera lancée en consultation publique dans les prochaines semaines devra poursuivre les objectifs de réduction de la dépendance à l’automobile notamment en favorisant un transfert modal vers le transport collectif. Elle devra aussi permettre d’améliorer la réglementation d’urbanisme pour que les exigences correspondent plus fidèlement aux besoins réels. Elle sera aussi un outil de planification essentiel dans la lutte aux îlots de chaleur urbains. Sur ce point, il est important que le verdissement et la conception plus écologique du stationnement devienne le standard à suivre obligatoirement par les propriétaires.

La politique de stationnement devra disposer de réels leviers réglementaires en étant enchâssée dans la politique de transport et d’urbanisme. Avec ces outils légaux, les municipalités devraient abaisser leurs exigences minimales de stationnement et fixer des maximums quant aux superficies dédiées à l’entreposage automobile. On espère aussi que cette politique fasse une bien meilleure place aux mobilités alternatives. L’autopartage et les véhicules en libre-service ont démontré leur contribution au cocktail transport dans les arrondissements où ils sont autorisés. L’autopartage, qui existe depuis de nombreuses années à Montréal, permet directement de réduire le nombre d’espaces de stationnement nécessaire, puisque de nombreux usagers du service ne possèdent pas de véhicules. En électrifiant ces voitures, d’autres gains se feraient au niveau des GES. Enfin, on peut espérer des normes plus ambitieuses pour l’intégration de stationnements pour vélos.

Partout dans le monde où les villes ont misé sur l’abondance de stationnement, le centre-ville s’est retrouvé plus congestionné, et le commerce a décliné de même que l’utilisation du transport collectif. Le CRE-Montréal désire aussi que les critères d’intégration soient à l’avant-garde.  Les stationnements souterrains doivent être privilégiés et lorsque ce n’est pas possible, les stationnements de surface (étagés ou au sol) doivent avoir une meilleure qualité esthétique et un impact environnemental minimal.

Nous vous invitons donc à participer aux consultations publiques et à assister à la conférence publique par un expert international: « Quelles places pour l’auto dans la ville durable? », organisé en collaboration avec le Forum Urba 2015, avec le soutien financier de Communauto, le 16 mars prochain. 

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